La neuro-oncologie couvre un vaste groupe de lésions du cerveau ou de la moëlle épinière et de ses gaines, allant des tumeurs primitives tant bénignes que malignes aux tumeurs secondaires appelées également métastases. Le traitement de ces lésions requiert une approche pluridisciplinaire que nous avons développée de façon individuelle pour chaque patient.

LES GLIOMES
Les tumeurs gliales ou gliomes représentent plus de 50% des tumeurs primitives du cerveau.
Bien que la majorité des gliomes chez les patients adultes soient malins, des progrès majeurs ont été réalisés dans la prise en charge des malades: sur le plan chirurgical et de l’imagerie avec la neuronavigation et la résonance magnétique intra-opératoire, au niveau du suivi en imagerie et du traitement adjuvant quand il se révèle nécessaire. Ces progrès sont associés à une survie plus longue des patients et surtout une diminution des déficits neurologiques.
Les recommandations actuelles pour le traitement des patients atteints d’un glioblastome qui représente le stade ultime de malignité parmi les gliomes préconisent une résection chirurgicale maximale de leur tumeur suivie d’une radiothérapie associée à un traitement concomitant et adjuvant de chimiothérapie avec l’agent alkylant témozolomide (TemodalR).
La recherche en neuro-oncologie va de paire avec le développement d’essais cliniques basés sur l’utilisation de molécules nouvelles en collaboration avec des firmes pharmaceutiques.

LES MENINGIOMES
Les méningiomes représentent en fréquence la seconde tumeur cérébrale rencontrée chez l’adulte après les gliomes. L'incidence des méningiomes est estimée entre 13 et 30% de toutes les tumeurs intracrâniennes primitives. Les méningiomes sont plus fréquents chez la femme, peuvent survenir à tout âge avec une prédominance pour la seconde moitié de la vie. Les méningiomes sont des tumeurs le plus souvent bénignes, d’évolution souvent lente, extra-cérébrales, développées au dépend des cellules arachnoïdiennes. Il s’agit de tumeurs bien délimitées qui le plus souvent repoussent le parenchyme nerveux sous-jacent sans l’envahir. Bien que la majorité soient bénins (grade I selon la classification de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)), entre 5% et 15% des méningiomes sont atypiques (grade II) et de 1 à 2% sont des méningiomes malins (grade III).
Le traitement des méningiomes doit prendre en considération la localisation de la lésion, sa taille, son aspect radiologique et les caractéristiques du patient, son âge, ses antécédents, sa symptomatologie. Le traitement des méningiomes symptomatiques est le plus souvent une chirurgie d’exérèse de la lésion avec éventuellement un complément de traitement par radiochirurgie en cas de résidu. Dans certaines situations, lésions de petites tailles et en fonction de leur localisation un traitement de radiochirurgie peut être recommandé à la place d’une chirurgie.
Avec l’utilisation en routine de plus en plus fréquente de l’imagerie, de nombreux méningiomes sont découverts de façon fortuite . La prise en charge des méningiomes asymptomatiques reste controversée et deverait être définie de façon individuelle pour chaque patient en considérant les caractéristiques du méningiome et du patient. L'avis d'un neurochirurgien nous semble opportun lors de la mise en évidence fortuite d'un ménigiome chez le patient.
Par ailleurs, les méningiomes même bénins peuvent parfois grandir assez rapidement et récidiver après une résection chirurgicale complète. Nous nous intéressons beaucoup à cette problématique.

LES METASTASES
La fréquence des métastases cérébrales semble être en progression régulière et représente actuellement environ 50% des tumeurs malignes du cerveau. Le perfectionnement des moyens diagnostiques, l’augmentation de l’incidence des cancers, l’allongement de la survie des patients grâce à des traitements oncologiques plus efficaces, expliquent en partie cette observation. Hommes et femmes sont également touchés et 60 à70% surviennent entre 40 et 60 ans (sauf les métastases de mélanome et sarcome qui apparaissent en général chez des sujets plus jeunes). L’incidence des métastases cérébrales chez les patients atteints d’un cancer systémique varie entre 20 et 40%.
Le traitement des métastases cérébrales doit être adapté individuellement à chaque patient. Le premier but du traitement doit viser l’amélioration des symptômes aigus (hypertension intracrânienne, épilepsie) ensuite, garantir une prolongation de la survie et surtout assurer la meilleure qualité de vie possible pour le patient. La stratégie thérapeutique multidisciplinaire (chirurgie, radiothérapie et radiochirurgie) dépend de plusieurs facteurs : le nombre de métastases cérébrales, leur accessibilité chirurgicale, la qualité de vie attendue, la survie prévisible, l'extension et le contrôle du cancer systémique, ainsi que la possible chimiosensibilité du cancer.
 
LES TUMEURS DE LA MOELLE EPINIERE ET DE SES GAINES
Les tumeurs de la moelle épinière sont des tumeurs rares dont la prise en charge chirurgicale requiert une expérience certaines. Il s’agit le plus souvent de gliomes.
Nous avons développé à cet égard une prise en charge chirurgicale multidisciplinaire en collaboration avec les anesthésistes et les neurologues (Dr Philippe Voordecker) afin de suivre durant l’intervention des paramètres électrophysiologiques permettant de mieux protéger l’intégrité des fonctions neurologiques en post-opératoire.
Les tumeurs des gaines sont plus fréquentes. Ce sont des neurinomes et des méningiomes qui peuvent être guéris par la résection chirurgicale prudente.

L’APPROCHE MULTIDISCIPLINAIRE en NEURO-ONCOLOGIE
Nous avons développé une prise en charge multidisciplinaire et individuelle pour chaque patient. Les dossiers de tous nos malades sont ainsi discutés en réunion (consultation) multidisciplinaire de neuro-oncologie, réunion qui a lieu chaque jeudi de 16h30 à 17h30 sous la coordination de Pr Florence Lefranc. A l’issue de cette réunion entre neurochirurgiens, médecins anatomopathologistes, radiologues, médecins des isotopes, radiothérapeutes, oncologues, psychologues (Harvey Cushing), logopèdes, une décision collégiale est retenue. Cette réunion fait l’objet systématique d’un rapport écrit envoyé aux médecins traitants du patient.